Rapport d’activités 2014-2015

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Rencontres « Technologies numériques et Handicap » Jeudi 15 octobre 2015

Vous pouvez retrouver la vidéo et les présentations sur le site de la revue Terminal

Journée d’étude CREIS-TERMINAL Les objets connectés : quels enjeux ?

Les objets connectés : quels enjeux ?

Journée d’étude CREIS-TERMINAL

6 novembre 2015 Paris

Télécom Paris Tech 46 rue Barrault Paris 13ème

Les objets connectés font l’objet d’une intense communication. Parés de nombreuses vertus, ils sont censés nous aider à faire face à nombre de problèmes. Tout deviendrait intelligent : les transports, la lutte contre la pollution, la vie en ville, la santé, jusqu’à la bonne tenue de notre réfrigérateur.

Grâce à leur identifiant et leur connectivité ces objets serviraient à la capture d’informations, à leur transmission et en retour, après traitement et croisement de flux d’informations, à des actions vertueuses comme l’optimisation des transports ou la gestion optimale des calories.

Des voitures autonomes (sans chauffeur) sont annoncées. Grâce à de nombreux capteurs, elles nous conduiraient sans encombre, avec la consommation minimale, le confort maximum, à notre destination à moins que ce soit dans le mur parce que des données auront été, volontairement ou non, dénaturées.

Ce qui pouvait apparaître comme de la science-fiction est à nos portes. Les discours ont toujours joué un rôle prépondérant pour l’introduction et le déploiement des innovations.

Entre fiction et réalité, une chose est sûre : les objets connectés auront des impacts sur la vie sociale, sur la vie privée, la vie économique… La prochaine acceptation sociale des objets connectés risque leur banalisation voire leur obligation, ne permettant pas la prise de conscience des risques.

En particulier les risques de dysfonctionnement de ces nouvelles technologies ne sont pas anticipés alors que les bugs se manifestent plus souvent qu’on ne le souhaiterait sur nos téléphones et ordinateurs personnels. Par ailleurs les conséquences de l’exploitation des comportements (analyse prédictive des données) devraient voir leurs finalités interrogées : alors que le discours porte sur le bien-être, la réalité semble plus proche de l’exploitation de nos données à des fins commerciales

Pour cerner le enjeux du développement des objets connectés, CREIS-Terminal organise une journée d’étude sur les objets connectés le 6 novembre 2015, à Paris.

Programme de la journée :

début des travaux 9h30

9h45 Thierry Monteil, Maître de conférences, INSA Toulouse

Une vision Opensource et standardisée de l’Internet des Objets

10h45 Thierry Piette-Coudol, Avocat (Paris), Auteur de « Les objets connectés Sécurité juridique et technique »

Les objets connectés – Sécurité technique et sécurité juridique

11h45 remise du prix CREIS-Terminal

Déjeuner

14 h Maryline Laurent, Professeur en sciences de l’informatique à Télécom SudParis, Co-fondatrice de la chaire Valeurs et politiques des informations personnelles

Objets connectés : les enjeux de sécurité et sur la vie privée et leur impact sur l’identité numérique

15 h Sophie Vulliet-Tavernier, Directeur des relations avec les publics et la recherche
Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés

Le corps, nouvel objet connecté, de nouveaux enjeux (ou défis) pour la protection de la vie privée et des libertés individuelles?

16h A.G. CREIS-Terminal

Renseignement : la course folle à la surveillance internationale de masse

Communiqué de l’OLN dont les organisations membres sont: Cecil, Creis-Terminal, LDH, Quadrature du Net, Saf, SM.

Renseignement : la course folle à la surveillance internationale de masse

L’examen de la proposition de loi relative aux mesures de surveillance des communications électroniques internationales débutera à bas bruit demain, 1eroctobre 2015. On lui prédit déjà un avenir radieux, fait d’examens éclair et débats expédiés. Après la censure du Conseil constitutionnel, qui avait amputé le système généralisé de renseignement de sa branche internationale, ce texte prétend combler le vide et introduire un « progrès décisif » : l’encadrement des activités du renseignement extérieur.

En fait d’encadrement, le texte construit minutieusement la toute-puissance de l’exécutif dans la surveillance hors des frontières nationales. L’espionnage international à grande échelle y est pensé comme une nécessité incontestable et qu’il est donc vain de contrôler : à peine les rédacteurs se sont-ils astreints, sous la timide incitation du Conseil constitutionnel, à enjoliver le texte de quelques limites, aussi lointaines que peu contraignantes.

Excroissance survitaminée de la loi du 24 juillet 2015, la proposition de loi confie au Premier ministre le pouvoir d’autoriser la surveillance des communications émises ou reçues à l’étranger. Les fondations de l’interventionnisme massif ont été posées par le nouvel article 811-3 du code de la sécurité intérieure issu de la loi sur le renseignement, mêlant prévention de la criminalité organisée, du terrorisme, défense et promotion des intérêts économiques, soutien de la politique étrangère, surveillance des mouvements contestataires, comme autant de motifs pour espionner quiconque présenterait, par ses idées ou celles de son entourage, sources hypothétiques d’actions, une menace toute aussi potentielle à ces « intérêts fondamentaux de la Nation ».

 Hors des frontières, quelle que soit la nationalité des cibles, il suffira aux services de se référer à l’un de ces critères, aussi larges qu’imprécis pour déclencher la collecte massive des données de connexion et communications, surveillance sous la seule direction de l’exécutif. Le texte autorise les services à mener des surveillances ciblées et, surtout, à recueillir massivement des données de connexion et des communications sur des « zones géographiques, des organisations, des personnes ou des groupes de personnes » : en bref, un permis général d’espionner. Le tout permettant de constituer de véritables réserves d’informations, mobilisables pendant des années, jusqu’à 8 ans pour les données chiffrées…

Dès lors qu’elles se trouveront à l’étranger, ni les professions dites protégées, ni les personnes utilisant des numéros ou des identifiants « rattachables au territoire français » ne bénéficieront des garanties d’un État de droit, ni même des conditions minimalistes de la loi du 24 juillet 2015. Leur exclusion de la surveillance internationale n’est que de façade, le texte organisant lui-même son propre contournement : il suffira de supposer qu’ils représentent une « menace » pour les soumettre au non-régime de la surveillance internationale. 

La nouvelle commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), présidée par un ancien secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, fait de la figuration : pas même sollicitée pour donner un avis préalable, elle devrait exercer un contrôle a posteriori. Sa marge de manœuvre au préalable encadrée par les choix du Premier ministre (dans la définition des dispositifs de traçabilité des interceptions, dans les modalités de la centralisation des renseignements collectés), la CNCTR devra digérer, après coup, les autorisations données et les renseignements massivement collectés, tout en restant dans l’ignorance des échanges d’information avec les services de renseignement étrangers et de leurs méthodes. Qu’il soit d’initiative ou sur la saisine des personnes visées -hypothèse d’école-, nul doute que le contrôle, par le double mécanisme de recommandations non impératives au Premier ministre et de la saisine du Conseil d’État, sera en réalité illusoire.

Le rythme et la publicité resserrés donnés à l’examen de ce texte ne leurreront ni les parlementaires ni les citoyens, qui avaient déjà identifié dans la loi du 24 juillet 2015 un basculement dans la surveillance de masse et une mise en péril de nos principes démocratiques. Nos élus doivent rejeter cette proposition de loi et le gouvernement, ouvrir un véritable débat public sur la course à la surveillance internationale, voilà ce dont notre démocratie a besoin.