Thomas GUIGNARD

Doctorant à l’Université de Lille 3

 

Internet et le Sénégal : entre extraversion et identité

 

L’introduction des NTIC au Sénégal, fondée essentiellement sur un modèle de développement exogène, affaiblit la légitimité étatique concurrencée par les programmes de coopération internationale et par une pression à la libéralisation des télécommunications qui substitue progressivement la mission de service public universel à celle de rentabilité, offrant ainsi le Sénégal “ comme un plateau ouvert ”, propice à toute forme d’extraversion. L’Occident semble avoir trouvé un nouveau vecteur pour promouvoir son influence qui s’exerce à tous les niveaux de la chaîne Internet. 

Cependant, en basant notre approche sur un axe local/global nous avons vu comment l’analyse parallèle de la production (en amont) et de la consommation (en aval) de contenus permet de mettre en relief des relations paradoxales plus complexes dépassant la simple thèse de l’impérialisme culturel. Internet contribue, en effet, à l’émergence d’une nouvelle géographie sociopolitique : instrument identitaire de la diaspora sénégalaise, le réseau mondial semble devenir le moyen privilégié pour développer et entretenir des relations avec le pays d’origine et entre les Sénégalais de l’extérieur.

Ainsi, notre analyse du web sénégalais, nous a démontré qu’on ne peut prétendre à une approche manichéenne opposant le local et le global qui sont bien souvent en totale interaction. Néanmoins les rapports de force sont différents : le global, incarné par la diaspora sénégalaise et les acteurs du Nord, est souvent en position supérieure et s’approprie plus facilement le local que l’inverse.

 

Mots clefs : extraversion, diaspora, identité, local/global, production, consommation, contenus.

 

Introduit au Sénégal en 1996, internet a progressivement pénétré la société sénégalaise jusqu’à devenir aujourd’hui l’un des axes politiques majeurs pour sortir du “ sous-développement ”. Le président de la République, Abdoulaye WADE, coordinateur des NTIC du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et initiateur du projet relatif à la solidarité numérique, est devenu l’interlocuteur privilégié du continent noir pour les questions relatives aux nouvelles technologies, dans lesquelles il placent toutes ses espérances : “ Nous sommes pressés et nous allons copier le Canada et les États-Unis pour entrer directement dans la société de l’information. Au lieu de passer par le développement de l’agriculture, la transformation, l’industrialisation du XIXe siècle, nous sautons à pieds joints dans le numérique. À partir de là, par un effet de feed back, nous allons agir sur le reste. Nous allons utiliser le numérique dans la lutte contre la pauvreté ”[1] : un discours qui semble se calquer sur la thématique du “ saut technologique ” impulsée en grande partie par l’Union Internationale des Télécommunications. 

La pari s’avère plus que difficile à relever tant les besoins sociaux de base peinent à être assurés : en effet, le pays réalise son introduction au sein de la société de l’information dans une situation socio-économique peu enviable et précaire qui résulte, au-delà des problèmes endogènes, d’une pression des plans d’ajustement structurels imposés par les bailleurs de fonds internationaux. Sous ces nombreuses contraintes, le pays éprouve de lourdes difficultés pour sortir d’une situation qui ne cesse de s’aggraver : son entrée en 2001 dans la catégorie des pays les moins avancés en témoigne. Les 10 millions d’habitants (dont 33 %  vivent en dessous du seuil de pauvreté), en augmentation au rythme de 2,7 % l’an, marqués par un important taux d’analphabétisme, disposant d’un revenu annuel moyen de 510,7 $ US (il était de l’ordre de 560 $ en 1996 contre une moyenne de 490 $US pour l’Afrique subsaharienne)[2] ne doivent pas tous croire à cette équation pourtant si séduisante.

De plus, la maîtrise des nouvelles technologies dans le pays, fondée essentiellement sur un modèle de développement exogène, semble échapper à la légitimité étatique concurrencée par l’influence grandissante des acteurs du "Nord"  dans la maîtrise et la gestion des NTIC dans le pays. La privatisation controversée de l’opérateur historique, la SONATEL (Société Nationale des Télécommunications) en 1996, largement favorable au groupe France Telecom (entreprise publique française actionnaire majoritaire avec plus de 42 % des parts contre 27 % pour l’État sénégalais), symbolise la mainmise de l’occident sur un secteur rentable[3] et névralgique de toute économie moderne.

L’optimisme affiché du président sénégalais doit également être nuancé par les déficiences notoires du pays en terme d’infrastructure conjuguées à la présence de nombreux “ fossés numériques ” internes due, en grande partie, à une polarisation des activités liées aux nouvelles technologies sur Dakar.

Malgré ces nombreuses contraintes, internet remporte un franc succès au Sénégal grâce à certaines applications qui permettent de pallier aux défaillances et à l’obsolescence des réseaux traditionnels existants. Nous avions évoqué, à travers une précédente étude sur les internautes sénégalais, que, contrairement aux autres secteurs de l’économie où le primat est accordé aux aînés, ce sont les jeunes (considéré comme un groupe socialement marginalisé) et particulièrement la population estudiantine qui semble s’approprier le réseau mondial en trouvant dans les cybercentres un exutoire légitime pour se connecter au réseau mondial, remettant ainsi en cause l’aspect élitiste dans l’appropriation de l’outil et ouvrant la voie d’une démocratisation de l’accès à internet dans le pays.

Alors que de nombreuses recherches se focalisent trop souvent sur les infrastructures, le nombre d’internautes, ou d’ordinateurs connectés… pour analyser le niveau d’appropriation du réseau internet par un pays, notre analyse s’attardera essentiellement sur une approche conjointe de la consommation (en aval) et de la production de contenus (en amont).  Un aspect essentiel, pourtant souvent délaissé, qui permet de mieux comprendre et cerner les relations paradoxales entre le global et le local qui se nouent autour du contenu sénégalais. Notre objet de recherche, l’internet sénégalais, à l’instar d’une communauté sénégalaise transnationale, ne doit pas se limiter aux frontières du Sénégal. En effet, nous étudions ici un espace extra-territorial, justifié par une forte implication de la diaspora sénégalaise, très dynamique sur le web sénégalais, ainsi qu’une contribution certaine des acteurs du “ Nord ”, influents sur des pans entiers de l’économie sénégalaise.

Déjà impulsé par les médias transfrontières comme la télévision par satellite et les radios internationales, la problématique liée à l’impérialisme culturel semble se justifier pour étudier la production et la consommation de contenu dans un pays en voie de développement comme le Sénégal.

Sans une production locale satisfaisante, l’outil représente un “ danger ” de fuite vers l’Occident à l’instar des programmes télévisuels étrangers qui surclassent la faible production locale. Le réseau mondial va-t-il permettre le rayonnement culturel espéré ou au contraire constitue-t-il une nouvelle fenêtre sur la culture occidentale ?

Mais au-delà de ces énonciations, elles-mêmes souvent contaminées, Tristan MATTELART[4] nous alerte sur le danger de ne considérer les médias transfrontières et le tiers-monde uniquement sous l’angle de l’impérialisme culturel, en évoquant notamment leur potentiel à contourner les censures nationales. Dans un autre registre, nous verrons comment internet contribue à l’émergence d’une nouvelle géographie sociopolitique : instrument identitaire de la diaspora sénégalaise, le réseau mondial semble devenir le moyen privilégié pour développer et entretenir des relations avec le pays d’origine et entre les Sénégalais de l’extérieur.

 

1         La production de contenus sénégalais

 

1.1      Approche qualitative

 

Alors que Raphaël Ntambue Tshimbulu[5] opposait seulement deux types de sites africains (les sites techniquement médiocres et les sites “ top ”) en 2001, nous en distinguerons trois différents. L’étude des sites sénégalais, en nette progression sur le plan qualitatif, permet d’entrevoir l’émergence de sites intermédiaires avec une qualité visuelle relativement bonne mais une interactivité très limitée : ils se présentent comme des sites “ vitrine ” avec une ergonomie et un graphisme satisfaisants. L’écart, sur un plan qualitatif, entre la production sénégalaise et occidentale de sites internet est moindre en comparaison avec les productions télévisuelles ou cinématographiques notamment grâce à un coût de production faible (il suffit d’un poste informatique et d’un logiciel adéquat) et un degré d’expertise plus accessible (beaucoup d’autodidactes). Néanmoins, ce fossé demeure visible et tend à se creuser : en effet, alors que dans les pays développés, les structures mettent en place des stratégies de marketing interactif , de personnalisation de la relation client, à l’heure où le commerce électronique prend son essor, où l’on se préoccupe de la collecte des données personnelles, où la vidéo et l’interactivité s’affirment sur la toile, les sites sénégalais trop statiques et encore peu actualisés (hormis quelques cas particuliers) peinent à exploiter pleinement les ressources du web. Le Sénégal a-t-il les moyens humains, technologiques et surtout financiers pour franchir cette nouvelle étape qui nécessite des ressources plus importantes?

Nous avons également constaté que les sites les plus aboutis (graphiquement et technologiquement) ont souvent une influence extérieure (diaspora sénégalaise, gérants occidentaux,  filiale d’une multinationale étrangère…) à l’instar du seul véritable site internet de commerce électronique au sein du territoire sénégalais qui propose la vente en ligne de produits artisanaux : “ taftaf.com ”, une initiative couronnée de succès d’un couple de Français installés à Dakar. Le site, partenaire de France Telecom et de BNP Paribas, s’adresse presque exclusivement à une clientèle occidentale. De même les sites les plus visités du web sénégalais sont bien souvent issu dun modèle de développement exogène comme le site “ Seneweb ”, le premier portail généraliste sur le Sénégal, crée pour et par la diaspora, ou encore le site Sentoo, premier site visité à l’intérieur du territoire sénégalais, propriété d’une filiale de France Telecom.

 

1.2      Approche quantitative

 

Avec seulement 390 sites internet “ .sn[6] ”, la production sénégalaise apparaît très marginale : à titre de comparaison, on comptabilise en France plus de 150 000 sites “ .fr ”. Nous observons donc que la production demeure relativement faible, à l’instar du continent africain et ses 200000 noms de domaines enregistrés en 2001 (dont 130000 en Afrique du Sud), ce qui génère un risque important de submersion d’informations externes déjà très présentes dans la sphère médiatique africaine et sénégalaise.

 

 

 

 

L’analyse de l’évolution des noms de domaines sénégalais déclarés laisse entrevoir une véritable explosion : en effet, entre 1998 et 2004, le nombre de sites enregistrés par le CURI (Commission Université Réseaux d'Informations), responsable des noms du domaine sénégalais, a été multiplié par 25 pour atteindre 1516 dépôts. Il faut cependant noter un décalage important entre les deux variables : il y a 4 fois plus de domaines déclarés que de sites sénégalais (.sn) effectivement en ligne pour le début de l’année 2004.

Néanmoins l’analyse du  web sénégalais ne peut se limiter à la seule prise en compte des “ .sn ” car la production de contenus relative au Sénégal est transnationale et implique une influence certaine de l’extérieur : la forte implication des diasporas et des structures étrangères dans l’économie sénégalaise justifie en grande partie ce choix. C’est pourquoi, en nous basant sur le répertoire alphabétique constitué par Olivier SAGNA[7], nous avons décidé d’élargir nos critères de sélection pour retenir les sites enregistrés dans le domaine ".sn" ou  portant sur le Sénégal ou hébergés au Sénégal. Pour alimenter cette base de données et recueillir les informations nécessaires, nous avons utilisé la presse sénégalaise, les annuaires et moteurs de recherches, la consultation régulière de sites sénégalais et de leurs différents liens. Nous avons constitué une base de données regroupant 643 sites que nous avons, dans un premier temps, répartis en fonction des domaines d’activité comme le montre le graphique suivant :

 

 

 

 

Ces graphiques nous permettent de découvrir quels sont les acteurs les plus présents sur le web sénégalais : nous pouvons voir que le tourisme est de loin le domaine d’activité  le plus représenté dans la production de contenus en regroupant près de 20 % des sites relatifs au Sénégal. Ainsi, la plus grande part des sites web sénégalais ne semblent pas s’adresser à la population locale en privilégiant une orientation vers les occidentaux, des internautes plus rentables. En seconde position on retrouve les associations, ONG et organismes de coopération internationale : le Sénégal, accueillant bien fréquemment le siège des ONG et associations pour la zone Afrique de l’Ouest, est également souvent sollicité pour le lancement de projets ou de programmes de coopération dans de nombreux domaines, le plus souvent financés par des fonds étrangers. Les sites relatifs à la recherche et à l’enseignement supérieur ont aussi une visibilité satisfaisante dans le web sénégalais mais, cela est dû notamment à une présence soutenue de l’extérieur dans les programmes de recherche et le système universitaire sénégalais.

Nous constatons également une distorsion importante entre la représentation des domaines d’activités sur le web et dans l’économie “ réelle ” sénégalaise. Le tourisme est surreprésenté dans les contenus sénégalais : il ne contribue pourtant qu’à 3% du PIB Sénégalais. En revanche le secteur informel[8], constituant le poumon de l’économie sénégalaise en générant 60% du produit intérieur brut du pays est le grand absent du web sénégalais.

Les deux graphiques démontrent parallèlement l’anémie de l’État sénégalais dans la production de contenus. Malgré la réussite du portail gouvernemental, de nombreux efforts restent à faire : seulement 9 ministère sur 25 ont leur propre site internet. Des ministères clefs comme celui du commerce, de l’information et de la communication, de la justice, de l’agriculture n’ont toujours pas de visibilité sur le réseau mondial. Une faiblesse de l’État, une fois de plus, pallier par un programme de coopération comme le SIP (Système d’information populaire) dont l’objectif est de créer le site de 441 collectivités locales du Sénégal. Le projet a déjà permis la création de 20 SIP financé par le CRESP Sénégal, une ONG américaine Center for Religion, Ethics and Social Policy. Cette initiative pertinente dédiée essentiellement à une information locale de proximité, témoigne de la forte implication des fonds étrangers dans la production de contenus sur le Sénégal.

 

 

2         Internet au Sénégal, une nouvelle fenêtre sur l’Occident

 

Face à une production de sites limitée, internet ne va-t-il pas constituer pour les sénégalais un nouveau vecteur pour fuir la réalité du quotidien et le manque de perspective d’évolution dans leur pays, faisant ainsi de l’outil internet un instrument privilégié pour se connecter vers l’eldorado occidental ?

Afin de renforcer la pertinence de l’étude menée sur l’ensemble des sites relatifs au Sénégal, nous avons analysé plus en profondeur certains sites clefs du web sénégalais en prenant notamment contact auprès des webmasters pour les interviewer et récolter des données statistiques.

 

2.1      Sentoo, vitrine de l’Occident

 

Créée en 1992, Télécom-Plus (renommée Sentoo), filiale de la Sonatel (51%) et de France Câbles et Radio (49%), elles-mêmes filiales de France Telecom, compte environ 12000 abonnés (soit plus de 65 %  des abonnés), héberge près d’une centaine de sites web et incarne le premier site visité à l’intérieur du pays avec plus d’un million de pages vues chaque mois. L’influence hégémonique de Sentoo s’exerce sur l’ensemble du web sénégalais grâce à la polyvalence des services proposés : formation, accès, hébergement, conception de sites, portail…. Les 10 autres fournisseurs d’accès privés se partagent le reste d’un marché largement déséquilibré : par exemple, une précédente étude révèlait[9] que plus de 50 % des cybercentres sont clients du fournisseur d’accès “ Sentoo ”.

 

Audience du site Sentoo

Moyenne mensuelle 2003

Nombre total de pages vues

1 070 726

Nombre de visites

195 385

Nombre de visiteurs

123 528

% venant de l'international

24,2%

 

Avec plus d’un million de pages vues chaque mois et près de 200 000 visites mensuelles, le site Sentoo se distingue encore une fois en étant le site le plus visité au sein du territoire sénégalais : en effet, moins de 25 % des connexions proviennent de l’international. C’est donc plus de ¾ des connexions qui proviennent de l’intérieur du pays pour ce site, tourné essentiellement vers l’extérieur et l’international à tel point que nous avons l’impression qu’il s’adresse plus aux expatriés ou aux touristes qu’aux Sénégalais.

Hormis une poignée d’articles quotidiens disponibles sur l’information locale sénégalaise, une large majorité des nombreuses rubriques du site (plus de 30) s’oriente vers l’extérieur du pays. La rubrique “ Business ”, par exemple, est consacrée exclusivement à l’Occident avec des thèmes économiques ne mentionnant nullement la situation locale et même régionale préférant s’attarder sur l’évolution des places boursières occidentales comme Paris ou Wall Street…. Si les fluctuations des actions peuvent intéresser une poignée Sénégalais privilégiés, nous sommes bien loin de la préoccupation de la majorité des Sénégalais. La rubrique sport souffre également d’une forte extraversion puisque les sports locaux sont quasi absents du menu. En revanche, on constate une surreprésentation occidentale (européenne pour le football et américaine pour le basket-ball). Dans la même lignée, la rubrique “ programme TV ” met uniquement en avant des films étrangers programmés par des chaînes câblées (TV5, Canal + horizon et CFI), en délaissant totalement les programmes des chaînes locales comme ceux proposés par la RTS (radiodiffusion télévision sénégalaise).

            Ainsi, ce site très populaire au Sénégal semble marginaliser l’information sénégalaise en agissant comme un promoteur de l’Occident. La rubrique emploi est également révélatrice de cette extraversion du site comme en témoigne le graphique suivant.

 

 

 

               

Avec près de 15000 pages vues chaque mois (source webmaster Sentoo), cette rubrique ignore totalement l’emploi local : sur les 102 offres d’emplois répertoriées sur le site[10], aucune n’émane d’une entreprise sénégalaise. La France représente la principale destination des offres d’emploi avec près de 55 % des annonces : une convoitise étrangère pour la main d’œuvre sénégalaise qualifiée et bon marché. Cette rubrique très visitée, n’offrant aucune perspective d’emploi au sein du pays, constitue une invitation à travailler à l’étranger : un rêve pour une grande majorité de Sénégalais amplifié par des libellés attrayants et l’affichage des salaires étrangers (exprimés le plus souvent en Kilos € annuel).

Ainsi, la faiblesse de la production locale conjuguée à une jeunesse en perte de repères identitaires et déjà conquise à l’Occident renforce l’engouement des internautes sénégalais pour les pays développés désormais accessibles en quelques “ clics ” concrétisant un peu plus l’accessibilité à “ l’eldorado occidental ”.

 

2.2      Des flux locaux marginalisés

 

Lors d’une étude précédente, réalisée auprès d’un échantillon d’internautes sénégalais[11], nous avions souligné une faiblesse notoire de la consommation de contenus sénégalais par les internautes autochtones. En effet, près d’un quart des internautes interrogés (23%) disent ne consulter aucun site sénégalais régulièrement, un chiffre qui laisse supposer une consommation tournée vers l’extérieur. Le tableau suivant semble confirmer cette tendance :

Origine principale des informations recherchée sur le Web

Fréq.

information locale (sénégalaise)

11 %

information africaine

5 %

information internationale

85 %

 

 

 

 

Bien que l’information locale sénégalaise soit bien représentée sur la toile, ce tableau tiré de l’étude des usages sur 135 internautes sénégalais, démontre que la recherche d’information pour les internautes autochtones s’oriente essentiellement vers l’international avec 85 % des citations : l’aspect local demeure restreint avec seulement 11% des internautes interrogés qui consultent essentiellement de l’information sénégalaise.

Le quotidien national “Le Soleil”, qui s’est lancé sur la toile en 1997 en se donnant les moyens de mettre en place un site actualisé qui permet de consulter un contenu local dense et varié, illustre ce paradoxe entre la consommation et la production de contenu à travers un axe local/global. En effet, malgré un contenu essentiellement tourné vers la situation locale, du côté de la consommation on observe une forte dépendance de l’extérieur : un entretien[12] avec un journaliste du quotidien spécialiste des nouvelles technologies dans le pays, nous a permis de savoir qu’une très large partie des connexions (plus de 70 %) proviennent de l’étranger. Si l’on compare avec l’origine des connexions au site internet du quotidien français  “ Le Monde ”[13], on observe un décalage certain puisque 60 % des connexions au site sont faites à partir de la France.

L’étude des 135 internautes sénégalais révèle de manière significative à quel point la messagerie électronique constitue un nouveau vecteur de communication vers l’Occident. Elle montre que seulement 25 % des e-mails ont une destination interne au Sénégal. En revanche, la France incarne la destination privilégiée des e-mails sénégalais, selon cette étude, en canalisant 41,5% d’entre eux : la messagerie électronique serait-elle devenue le moyen de communication privilégié entre le pays et la diaspora sénégalaise ?

 

2.3      ADSL[14] au Sénégal, une nouvelle forme d’extraversion

 

L’ADSL, lancé par la SONATEL le 3 Mars 2003 et disponible uniquement sur la capitale sénégalaise, renforce les disparités socio-territoriales liées à l’accès aux NTIC dans le pays : on estime que Dakar concentre 80 % des utilisateurs de téléphonie mobile, 66 % des lignes fixes du pays, plus de 60 % des points d’accès publics à internet pour seulement 0,3 % du territoire sénégalais et 25 % de la population nationale.

Un phénomène encore peu répandu mais qui progresse parallèlement à la baisse des prix : plus de 1000 abonnements ADSL avait été souscrits en septembre 2003 malgré des prix excessifs comme en témoigne le tableau comparatif suivant :

 

Type de connexion[15]

Sénégal

France

Connexion ADSL 512 K

122 €

35 €

Ligne ADSL PRO > 1 Mo

284 €

45 €

 

Des tarifs en total décalage avec le niveau de vie local qui justifie le succès des accès communautaires à internet sur le territoire.

Mais outre ces nouvelles contraintes géographiques, l’arrivée du haut débit implique de nouveaux usages, en particulier le téléchargement de morceaux musicaux (au format MP3[16]) ou des films (au format Divx[17]) très prisé par les jeunes sénégalais en quête d’une offre culturelle très limitée localement. Ainsi des groupes de jeunes téléchargent désormais gratuitement des vidéos, clips ou morceaux musicaux (auxquels ils n’ont pas ou très peu accès via les réseaux traditionnels existants) ayant essentiellement une origine occidentale. 

Ainsi, loin des vidéoclubs et des disquaires de quartier ne proposant qu’un catalogue restreint et dépassé, nous étions surpris de voir des jeunes sénégalais visionnés des films comme NEMO[18], le dernier volet de la célèbre trilogie du Seigneur des anneaux (deux films qui ne sont pas encore sortis en DVD en France) ou encore des albums musicaux récents impossibles à trouver dans le pays (même plusieurs années après leur sortie sur les marchés occidentaux). D’ailleurs, on trouve déjà sur certains marchés de la ville des films très récents au format “ divx ” ou encore des CD musicaux copiés au format “ Mp3” : de nouveaux usages et modes de consommations qui laissent émerger un vecteur supplémentaire de produits culturels occidentaux très convoités. A l’instar de l’e-mail qui permet de pallier à un réseau postal coûteux et limité (seulement 60 facteurs pour tout le pays) ainsi qu’à la rugosité du territoire, l’arrivée retentissante de l’ADSL est à contextualiser dans un pays où l’offre culturelle demeure marginale et obsolète.

 

3         La diaspora sénégalaise et internet : une instrumentalisation identitaire

 

Forte consommatrice de contenu local, la diaspora sénégalaise se distingue également dans la production de contenu. Il faut souligner, qu’à l’inverse de la diaspora maghrébine qui peut accéder plus facilement à des programmes de leur pays d’origine (via les paraboles, la possible réception de radios arabes, les journaux maghrébins disponibles dans certains kiosques…), la diaspora sénégalaise ne peut accéder facilement à des informations ou des programmes sénégalais (hormis grâce à quelques technologies comme Worldspace)[19] :  internet apparaît donc comme le moyen le plus pratique et le moins coûteux pour communiquer avec le Sénégal et trouver des informations locales.

 

3.1      Homeview Sénégal, analyse d’une réussite dédiée à la diaspora

 

Le site “ Homeview Sénégal ” au nom évocateur s’affiche comme un portail de l’actualité sénégalaise. Il s'inspire d'un concept de site portail développé aux États-Unis par HomeView Media (USA). Il consiste à rassembler sur une même plate-forme internet des informations sur des pays ayant une communauté importante d'immigrés aux États-Unis. Dans ce cadre, HomeView Sénégal a passé des accords avec des éditeurs de journaux et des radiodiffuseurs pour intégrer leurs productions dans son offre. Un forum de discussions est intégré au bouquet, permettant aux Sénégalais de l'extérieur de dialoguer périodiquement avec des ministres ou des hommes politiques, un concept qui a déjà été lancé dans plus de douze pays. Il propose en particulier des liens sur les stations FM locales, les journaux sénégalais, les émissions en live, notamment "Sud FM", la première radio privée du Sénégal, ou encore "Nostalgie", la première radio musicale du Sénégal… Avec plus de 1200000 visites au compteur, le site incarne l’engouement de la diaspora pour les portails généralistes, passerelles vers le pays d’origine.

      Avec un contenu riche et dense sur l’actualité sénégalaise (locale), la culture sénégalaise et le pays plus généralement, le site se distingue particulièrement des autres portails généralistes sur le pays en proposant le téléchargement ou le visionnage d’émissions de la chaîne de télévision sénégalaise (des rubriques misent à jour quotidiennement qui proposent également la consultation d’un système d’archives dense). Désormais, les Sénégalais de l’extérieur peuvent visionner aisément des journaux télévisés de la RTS (la chaîne nationale sénégalaise) disponibles en français mais également dans les six langues nationales[20] ou encore d’autres programmes populaires au Sénégal (le journal sportif, les émissions religieuses…). La série sénégalaise “ Goorgoorlou ” (signifiant apprendre à être un homme en wolof), véritable phénomène de société au Sénégal trouve un nouveau souffle grâce à internet : tous les épisodes (uniquement en wolof) des aventures de ce Sénégalais moyen peuvent être visionnés directement sur le site ou téléchargés. Il faut souligner que le site de la chaîne nationale (RTS : Radiodiffusion Télévision Sénégalaise), très statique, n’offre nullement ce type de service.

Ainsi le site Homeview en proposant un contenu audiovisuel (via les émissions de la télévision nationale et les radios sénégalaises en ligne) supérieur à l’écrit, donne une nouvelle visibilité aux langues nationales, de tradition orale, et notamment au wolof inexistant sur le réseau mondial. Interface des médias audiovisuels sénégalais, le site propose ainsi une vaste programmation locale en wolof qui a remporté un franc succès dans les médias audiovisuels traditionnels : la radio (avec 70 % de la programmation des radios privées locales exprimées en wolof) et la télévision (dans une moindre mesure). Ainsi, grâce aux nouvelles opportunités technologiques relatives à la diffusion de programmes audiovisuels sur internet nous pouvons espérer une plus grande présence des langues africaines sur le réseau, ouvrant peut-être une brèche sur l’appropriation d’internet par les populations analphabètes (un taux d’analphabétisme encore marquant au Sénégal, 55,5 % des hommes et 75,2 % des femmes[21]).

Néanmoins, une fois de plus, ce genre de sites (d’origine exogène) a comme cible prioritaire la diaspora sénégalaise, plaçant les indigènes sénégalais au second plan. Les connexions proviennent, en effet, presque exclusivement de l’extérieur du pays avec 49% de visites réalisées à partir des Etats-Unis et 32 % à partir de la France : des chiffres à corréler avec ceux l’émigration sénégalaise, les deux pays évoqués accueillant le plus grand nombre de Sénégalais. Les flux émanant du Sénégal, déjà très marginaux, sont désormais inexistants depuis la mise en place d’une interface de commerce électronique au cours de l’année 2003 : l’accès au site étant désormais payant via un forfait mensuel de 10 €/mois qui l’éloigne définitivement des internautes sénégalais autochtones.

 

4         Seneweb, acteur incontournable de l’internet sénégalais

 

Le site est passé de 300 visiteurs à sa création à plus de 16000 visiteurs[22] unique par jour totalisant plus de 34000 pages visitées quotidiennement, devenant progressivement le site relatif au Sénégal le plus consulté. Il offre un contenu riche et varié sur le pays en s’affichant comme le portail privilégié de la diaspora sénégalaise. Il s’apparente sur de nombreux points aux caractéristiques du site homeview Sénégal (hormis la possibilité de visionner des programmes de la télévision nationale). Son forum est également le plus intense du web sénégalais avec 7000 inscrits (à titre de comparaison le forum du Monde.fr rassemble 3500 inscrits) qui dialoguent autour de nombreux sujets (plus de 6000 sujets ont été mis en ligne depuis la création du site) : un forum très dense où des débats animés sont alimentés chaque jour évoquant en grande partie des thèmes internes au Sénégal (société, politique, religion…).

 

 

 

Un sondage réalisé sur près de 3800 visiteurs révèle de nouveau, la faiblesse des flux en provenance du Sénégal qui ne représentent que 8 % des visiteurs. Une fois de plus, la France et les États-Unis sont les principaux pays d’origine en canalisant 65 % des connexions. Une extraversion soutenue par les nombreuses annonces publicitaires qui ciblent presque uniquement les Sénégalais de l’extérieur, en particulier ceux basés aux États-Unis  (ex : concert de Youssou Ndour à Washington, des offres pour des billets d’avion New-York-Dakar…).

L’équipe Seneweb est d’ailleurs basée aux États-Unis et grâce au succès de son  site internet, a désormais fondé un groupe “ Seneweb networks ” avec une filiale basée à Dakar. Le groupe propose toute une panoplie de services comme le déploiement et la maintenance de réseaux, le développement et la conception de site internet, l’hébergement de sites web ou d’applications pour entreprises, la mise en place d’interface de commerce électronique… pour des clients qui se répartissent presque également entre le Sénégal et les États-Unis.

 

4.1      Les forums de discussions, nouvel espace d’expression et de dialogue

 

Parallèlement au lancement de sa version papier, en février 2003, le journal “ Le Quotidien ” s’est lancé sur le web avec un site remarqué pour sa qualité et son forum de discussion attractif. Sans commune mesure avec les forums des sites dédiés à la diaspora comme Seneweb et ses 7000 inscrits, le Forum du Quotidien est néanmoins révélateur de l’engouement des Sénégalais pour ce mode d’expression : il figure parmi les  plus animés des journaux en ligne sénégalais avec 866 sujets (dont 70 % sont référencés dans les rubriques politique et société) et 849 membres qui se répartissent de la manière suivante :

 

 

 

Les graphiques témoignent de l’implication de la diaspora dans les forums de discussion sénégalais sur des sujets qui concernent essentiellement la situation intérieure du Sénégal. En effet, près de 60 % d’inscrits se trouvent hors du territoire sénégalais : les forums constituent un nouveau mode d’expression des participants qui favorisent l’alimentation du débat national et les échanges entre la diaspora sénégalaise et les autochtones. Internet s’apparente ainsi à un nouvel espace de prise de parole aux Sénégalais vivant à l’étranger en contribuant  partiellement “ au rapatriement du capital intellectuel de la diaspora ” [23]. François Ossama[24] évoque “ une atténuation des effets néfastes de la fuite des cerveaux par l’implication grandissante des Africains de la diaspora, aussi bien dans le processus de développement économique que dans la construction politique et sociale du continent ”. On constate d’ailleurs, une contribution importante de la diaspora dans les journaux sénégalais : un phénomène facilité par le réseau internet qui permet de réagir sur l’actualité en temps réel.

 

 

CONCLUSION

 

Pour les principales institutions internationales, la non-participation du Sénégal à la révolution numérique est considérée comme un facteur d’exclusion du développement. Mais, malgré les ambitions du président Abdoulaye WADE, la maîtrise et la gestion des NTIC sur le territoire semble bien échapper à la légitimité étatique malmenée par une influence grandissante d’acteurs extérieurs au territoire sénégalais. Ainsi, les nombreux programmes internationaux conjugués à la mainmise des multinationales sur les infrastructures liées aux télécommunications instaurent une ingérence (devenue légitime au fil des années) et une dépendance vis-à-vis de l’extérieur de plus en plus marquée.

En basant notre approche sur un axe local/global nous avons vu comment l’analyse parallèle de la production (en amont) et de la consommation (en aval) de contenus permet de mettre en relief des relations paradoxales : alors que les sénégalais autochtones vont sur internet essentiellement pour se connecter à l’Occident, les contenus locaux quant à eux, sont essentiellement consultés par l’extérieur notamment par la diaspora qui instrumentalise internet comme un outil identitaire. En effet, outil transfrontière électronique, internet contribue à l’émergence d’une nouvelle géographie sociopolitique et identitaire redéfinissant la notion même de territoire. Il permet de maintenir et de développer les liens entre communautés géographiquement dispersées, au sein d’une même diaspora sénégalaise, et avec la communauté d’origine. La diaspora sénégalaise a une influence certaine sur le web comme en témoigne le succès des portails généralistes sur le Sénégal, qui s’adressent prioritairement, aux Sénégalais de l’extérieur. De même les médias traditionnels comme les radios sénégalaises trouvent un nouveau souffle sur internet grâce à de nombreuses connexions externes au territoire sénégalais. La forte consommation de contenus locaux par les Sénégalais de l’extérieur laisse envisager le risque que les médias sénégalais présents sur le web proposent de plus en plus une information extravertie qui leur soit adaptée : on trouve déjà sur certaines radios sénégalaises des publicités pour des structures étrangères comme un spot publicitaire entendu sur une radio dakaroise pour un magasin sénégalais se trouvant à Brescia en Italie !

Ainsi, notre analyse du web sénégalais, nous a démontré qu’on ne peut prétendre une approche manichéenne opposant le local et le global qui sont bien souvent en totale interaction. Néanmoins les rapports de force sont différents : le global, incarné par la diaspora sénégalaise et les acteurs du Nord, est souvent en position supérieure et s’approprie plus facilement le local que l’inverse.

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

CHENEAU-LOQUAY, Annie. 2000. Enjeux des technologies de la communication en Afrique, Karthala-Regards, Paris.

CHENEAU-LOQUAY Annie. 2003.  Les fractures numériques Nord-Sud en question , l’Harmattan, Paris.

MATTELART, Tristan. 2002. La mondialisation des médias contre la censure, De Boek, Bruxelles.

NTAMBUE TSHIMBULU Raphaël. 2001. L’internet, son web et son e-mail en Afrique : approche critique, l’Harmattan, Paris.

OSSAMA, François. 2001. Les nouvelles technologies de l’information, Enjeux pour l'Afrique subsaharienne, l’Harmattan, Paris.

PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement). 2001, Evaluation commune de la situation du Sénégal, PNUD, Dakar.

 

 

Références électroniques

 

CAMARA,  Mame Less. “ La solidarité numérique, clé du développement en Afrique ”, interview réalisé le 02/12/2003  avec M. Abdoulaye Wade, Président du Sénégal. (Page consulté le 15 avril 2004). In CRDI.

Site du Centre de Recherches pour le Développement International (Canada).

http://web.idrc.ca/fr/ev-51491-201-1-DO_TOPIC.html

TOP, Amadou. “ La Sonatel annonce un bénéfice record pour l’année 2003 ”. In OSIRIS.

Site de l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal, [En ligne]. http://www.osiris.sn/article292.html (page consultée le 5 mais 2004).

 

AFRICANTI (réseau de recherche et d’observation sur les processus d'insertion des technologies de l'information et de la communication et leurs impacts en Afrique) www.africanti.org.

Homeview Sénégal, www.homeview.com, dernière consultation le 30 avril 2004.

Le Quotidien, www.lequotidien.sn, dernière consultation le 18 avril 2004.

Le quotidien national public du Sénégal : www.lesoleil.sn, dernière consultation le 30 avril 2004.

OSIRIS (Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal) www.osiris.sn, dernière consultation le 30 avril 2004.

Seneweb www.seneweb.com et www.senewebnetworks.com, dernière consultation le 7 Mai 2004.

Sonatel Multimédia www.sentoo.sn, dernière consultation le 05 mai 2004.

 

 



[1] CAMARA,  Mame Less. “ La solidarité numérique, clé du développement en Afrique ”, interview réalisé le 02/12/2003  avec M. Abdoulaye Wade, Président du Sénégal. (Page consulté le 15 avril 2004). In CRDI.

Site du Centre de Recherches pour le Développement International (Canada).

http://web.idrc.ca/fr/ev-51491-201-1-DO_TOPIC.html

[2] PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement). 2001, Évaluation commune de la situation du Sénégal, PNUD, Dakar.

[3] Un bénéfice net record pour l’année 2003 : 56,1 milliards de FCFA soit environ 85 millions d’euros.

TOP, Amadou. “ La Sonatel annonce un bénéfice record pour l’année 2003 ”. In OSIRIS. Site de l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal, [En ligne]. http://www.osiris.sn/article292.html (page consultée le 5 mais 2004)

 

 

[4] MATTELART, Tristan. 2002. La mondialisation des médias contre la censure, De Boek, Bruxelles.

[5] NTAMBUE TSHIMBULU Raphaël. 2001. L’internet, son web et son e-mail en Afrique : approche critique, l’Harmattan, Paris.

[6] Les noms de domaine au Sénégal “ .sn ” sont gérés par le CURI (Commission Université Réseaux d'Informations) qui dépend de l’université : ils correspondent aux “ .fr ” en France. Le coût : 100 $ pour la création du nom de domaine et 60 $ de redevance annuelle).

[7] Secrétaire général d’ OSIRIS (Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal) et chef de projet délégué de formation en NTIC au campus numérique francophone de Dakar

[8] Le secteur informel regroupe un ensemble d'activités qui ne sont pas reconnues légalement (non-enregistrées),. Le Sénégal compte quatre millions de personnes actives, or seulement 250000 d'entre elles sont inscrites à la sécurité sociale. Sa population se caractérise par un faible niveau d’étude et un taux d’analphabétisme élevé.

 

[9] Nous avons mené une étude conduite en collaboration avec l’ONG Ynternet.org Sénégal en juin 2001 (dans le cadre d’un DESS en Communication internationale) dont la principale finalité était de référencer l’ensemble des points de connexion publics à Internet du territoire sénégalais : 184 cybercentres ont ainsi pu être répertoriés.

[10] Visite de la rubrique “ emploi ” du site web Sentoo le 5 mai 2004.

[11] Cette étude, réalisée pendant les mois de Mars et Avril 2002, vise à évaluer le degré d’extraversion  des internautes sénégalais. Pour cela, nous avons administré 135 questionnaires à divers internautes sénégalais.

[12] Dans un entretien effectué au siège du “ Soleil ” à Dakar en juillet 2002.

[13] Source service marketing du “ Monde ”.

[14] ADSL (Asymmetrical Digital Subscriber Line). Le Sénégal fut le quatrième pays du continent africain à déployer l'ADSL, après l'Afrique du Sud, le Nigéria et la Tunisie.

[15] Comparaison basée sur les tarifs d’abonnement mensuel de Wanadoo pour la France et Sentoo pour le Sénégal

[16] MP3 est l'extension et le nom généralement donné aux fichiers sonores encodés au format de compression MPEG Audio Layer 3 mondialement apprécié pour ses capacités de compression (crée en 1991).

[17] Format de compression vidéo, basé sur la norme MPEG-4, qui permet aux internautes de graver sur un CD (650 Mo) un film issu d'un DVD (4,7 Go), sans en altérer la qualité.

[18] Une production Disney, sortie en France le 26 Novembre 2003 et qui ne pénètrera pas le Sénégal pas assez rentable (hormis via des réseaux clandestins).

[19] Wolrdspace est un système international de réception de radios satellitaires du Monde entier.

[20] Il y a au Sénégal, six langues qui ont le statut de langues nationales : le wolof, le sérère, le poular, le mandingue, le soninké et le diola. Parmi les six langues nationales, le wolof est la plus parlée : il est utilisé comme langue de relation et d’échanges par plus de 80% de la population du Sénégal.

[21] PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement). 2001, Evaluation commune de la situation du Sénégal, PNUD, Dakar.

[22] Moyenne effectuée sur les 4 premiers mois année 2004 grâce aux statistiques de connexion fournies par le webmaster.

[23] CHENEAU-LOQUAY Annie. 2003.  Les fractures numériques Nord-Sud en question , l’Harmattan, Paris.

[24] OSSAMA, François. 2001. Les nouvelles technologies de l’information, Enjeux pour l'Afrique subsaharienne, l’Harmattan, Paris.