Revue Terminal : Quand la gouvernance d’internet fait controverse

Au sommaire de ce numéro un dossier « Quand la gouvernance de l’Internet fait controverse »

Ce dossier a été élaboré avec le soutien du Groupe de travail sur la gouvernance et la régulation d’Internet du Groupement de recherche Internet, IA et Société, structuré autour du Centre Internet et Société du CNRS, créé en 2020. Son ambition est de présenter l’état des lieux de la recherche francophone sur le sujet, tout en dévoilant la diversité des outils théoriques et méthodologiques mis en œuvre pour étudier la grande diversité des controverses socio-techniques et des arènes de la gouvernance d’Internet.

Deux autres articles complètent ce numéro :
. SAFARI a existé de 1941 à 1944
. Code d’éthique et de conduite professionnelle de l’international federation for information processing (IFIP)

Malgré bien des idées reçues, « Internet est gouverné » (DeNardis, 2014, p. 222). Mais le pouvoir n’y est pas exercé seulement par des États, qui « gouvernent » dans un sens qui renvoie au concept d’un gouvernement cadré par un territoire et une population, des principes hiérarchiques, et, comme le disait Max Weber au sujet de l’État, l’existence d’une institution exerçant le monopole de la violence légitime. Il est ainsi plus juste de parler de « gouvernance » d’Internet. En effet, « la coexistence de sources de normalisation technique et de sources traditionnelles législatives et juridiques donne naissance à une gouvernance internautique multi-acteurs et multi-niveaux, caractérisée par la présence de plusieurs centres de régulation de nature différente ainsi que par la juxtaposition de plusieurs « couches » normatives » (Belli, 2016, p. 157). Cette gouvernance s’exerce par une diversité d’instruments (Brousseau, Marzouki et Méadel, 2012). Il peut en effet s’agir de textes juridiques adoptés par des institutions politiques locales, nationales, supranationales ou internationales, de contrats entre acteurs privés comme les fournisseurs d’accès à Internet ou les registres de noms de domaine, mais aussi d’instruments de soft law comme des chartes, de standards techniques normalisant les protocoles de communication et les formats de données, de logiciels les implémentant, ou encore de transformations dans la configuration de l’infrastructure matérielle. Tous ces instruments, même ceux qui se présentent sous une forme purement technique, comme les standards ou l’infrastructure, produisent des effets politiques (Doty et Mulligan, 2013 ; Musiani et al., 2016 ; Rossi, 2021 ; Zittrain, 2003)…

Accès au numéro 132-133 de la revue Terminal.

Débat Creis-Terminal : Le télétravail en post-pandémie ?

Creis-Terminal a organisé un rendez-vous débat en ligne le  20 janvier de 18h à 19h30 sur le thème « Le télétravail en post-pandémie ? ».

Il a été animé, de Marseille, par Anne Gagnebien, Maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication et membre du conseil d’administration de Creis-Terminal, avec comme intervenant Damien Bondat, Maître de conférences, Droit privé et sciences criminelles.

Présentation du débat :

Par télétravail il faut entendre tout travail qui aurait pu être exécuté dans les locaux de l’entreprise mais qui est effectué volontairement par le salarié en dehors de ces mêmes locaux par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication[1]. Quel rapport avec la pandémie ? Le lien est simple : le virus se transmet d’homme à homme. Le télétravail limite les contacts humains et donc les contaminations. Ainsi, le télétravail a été promu comme instrument de lutte contre la pandémie. Pourquoi parler d’état des lieux et de perspectives ?Parce qu’en matière de télétravail la pandémie a bouleversé la donne. Incontestablement, il y a un avant et un après covid 19. Il semble que l’état de la législation sur le télétravail explique en grande partie cette évolution avec une véritable mise en place d’une philosophie du télétravail, mais qui ne concerne pas tout le monde et non l’ensemble des entreprises. Damien Bondat nous expliquera l’évolution de la législation, l’institutionnalisation des outils des gestions du personnel ( avec par exemple des chartes) tout en explorant le rôle de la CNIL


[1] Source L. 1222-9 c. trav


Compte-rendu rédigé par Jean-Marc Jullien, relu par Damien Bondat et Anne Gagnebien

Témoignage Francesca Musiani

Directrice adjointe du Centre Internet et Société- CNRS (UPR 2000 & GDR 2091), qu’elle a cofondé avec Mélanie Dulong de Rosnay en 2019, Francesca Musiani, docteure en socio-économie de l’innovation de Mines ParisTech (2012), est chargée de recherche au CNRS depuis 2014. Elle est également chercheuse associée au Centre de sociologie de l’innovation (i3/Mines ParisTech) et Global Fellow auprès de l’Internet Governance Lab de l’American University à Washington, DC. Une liste à jour de ses publications et projets en cours est disponible sur sa page personnelle https://cis.cnrs.fr/francesca-musiani/ ; francesca.musiani@cnrs.fr ; @franmusiani




Autres témoignages

Témoignage Eric George

Éric George est directeur du CRICIS, Centre de recherche interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Professeur titulaire, École des médias, Université du Québec à Montréal, chercheur associé, Maison des Sciences de l’Homme (MSH) de Paris Nord, co-responsable du CR 33 sociologie de la communication de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF), co-éditeur de la revue tic&société.
https://www.cricis.uqam.ca/equipe/george/



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